Nomades. Du début à la fin.

"Les peuples aux tentes de feutre". Ainsi étaient décrits les Mongols pendant les siècles des routes de la soie. Leur mode de vie de chasseurs-éleveurs qui se déplacent sans jamais se sédentariser surprenait déjà. Pour beaucoup, ce mode de vie nomade, présent depuis les premiers empires sur le territoire mongol, a contribué à renforcer l'image de barbares. Beaucoup de missionnaires, comme le néerlandais Guillaume de Rubroek en 1253, tentent de décrire, à leur retour, à quoi ressemblent ces sortes de tentes.

Construction d'une ger, Olgii

En réalité, les nomades ne se déplacent pas constamment. Ils érigent souvent des camps d'hiver et d'été, changeant les feutres de leur yourte pour s'adapter aux saisons. Un éleveur m'a dit qu'ils bougeaient environ 16 à 20 fois par an, principalement en hiver pour suivre afin que leurs troupeaux trouvent de la nourriture.

La société mongole a longtemps été envisagée comme un ensemble de tribus car Gengis Khan a conservé un nomadisme pastoral pour la gestion de son empire. La capitale se déplaçait (jusqu'à la construction de Kharkhorin en 1235) et l'armée, divisée en ordu (sortes de factions) aussi. Un tel modèle nécessitait un contrôle permanent rendu possible grâce à l'aristocratie qui exerçait un pouvoir d'autorité sur ses sujets, un peu comme le système féodal présent en Europe médiévale mais nomade.

L'Empire mongol n'a pas altéré le mode de vie si emblématique de ce peuple et l'a au contraire renforcé. Malheureusement, ce modèle est en danger aujourd'hui. Beaucoup d'éleveurs se déplacent en bordure d'Oulan-Bator pour sécuriser des revenus et se retrouvent dans des conditions d'extrême pauvreté.