Gengis Khan : bien plus qu'un simple empereur ?

Le 22 septembre, j'étais tranquillement en train d'honorer une tradition mongole avec Tamir et 3 habitants de l'auberge de jeunesse (c'est-à-dire se passer un verre de vodka en racontant des histoires) quand on entendit des feux d'artifices et des célébrations tout près de nous. Tamir nous expliqua alors que c'était le soir du nouvel an dans la tradition chamane et que le gardien de l'auberge le célébrait.

D'après Tamir, ils célèbrent le 17e "60ans" depuis la naissance du grand père de Gengis Khan. Oui, ils ne comptent pas en centenaire mais en 60 années pour créer un cycle. 60 ans qui représente les cycles de vie cumulés (de 5 ans) des douze animaux mongols parmi lesquels on retrouve le cheval.

Cette fête montre que le chamanisme reste encore très influent en Mongolie, principalement dans le nord où subsistent encore des célébrations chamanes. Pourtant, même sans grandes fêtes, on en observe ses traces partout. Surtout en haut des collines.

Les ovoos sont des cairns, utilisés pour honorer les déités et esprits. Bien qu'ils sont lieux de sacrifice, ils sont également parsemés de drapeaux de prières, de figurines équestres ou de Gengis Khan, de crânes ou os de moutons...

Le chamanisme mongol remonterait avant notre ère et a toujours occupé une part importante dans la culture du pays. Ces croyances ont guidé Gengis Khan lors de ses conquêtes et lors de la solidification de son empire (comme le démontre les statues de tortues à Kharkhorin). Et même si ses descendants ont peu à peu adopté la religion bouddhiste - le premier temple du monastère d'Erdene Zuu ayant été construit par un des descendants directs du Khan - Gengis Khan a conservé une présence forte dans la croyance chamane.

En effet, étroitement liée au respect des ancêtres et des esprits, traditions sacrées et anciennes se sont entrelacées et jusqu'à l'avènement de l'ère soviétique, Gengis Khan était même vénéré comme une incarnation de "Tengri", l'esprit du Ciel. Des temples et statues ont été construits en son honneur.

Il m'est déjà arrivé d'entendre, pendant mon voyage, des personnes parler de lui comme un dieu.

Un ovoo en bordure de Kharkhorin, Mongolie